La double vie de Saïgon

La double vie de Saïgon

2005

format

52mn

partenaireS

France 5

RIFF Production

realisateur

Alain Taieb

AUTEUR

Philippe Franchini

Le 30 avril 1975 la chute de Saigon consacre la réunification du Viêtnam et le nom de celle qui était jusqu'alors la capitale du pays disparaît des cartes remplacé par celui de Hô Chi Minh-Ville. Construite sur des marécages par les Français cette cité emblématique et cosmopolite sert de décor à ce documentaire qui retrace l'histoire de la colonisation et des guerres successives qui ont marqué le pays. L'ancienne capitale de l'Indochine française devint en 1954 celle de la République du Viêtnam. Après la guerre avec les Américains c'est Hanoi qui devint la capitale du pays même si Saigon reste la plus grande ville viêtnamienne.

L'album de famille de Philippe Franchini, métis de père corse et de mère vietnamienne, ressemble à un film sépia sorti d'un musée des colonies. Son enfance choyée plonge dans le même décor que L'Amant de Marguerite Duras. La prise de Saigon en 1975 et la réunification du Vietnam sous la houlette des communistes vietnamiens donnent le signal du départ pour sa famille propriétaire de l'hôtel Continental à Saigon. Quitter ce lieu mythique ce rendez-vous hanté par André Malraux Graham Greene a été un crève-coeur ; Philippe Franchini ne s'en est jamais totalement remis.
Mais quand il revient trente ans plus tard lui le métis « le traître fatal » comme il dit déchiré entre deux communautés ce n'est pas uniquement pour se frotter à la nostalgie facile des lieux et des souvenirs. Il est surtout venu se confronter aux itinéraires de vie d'autres enfants du Mékong. Des frères en armes combattants communistes au passé exceptionnel.
Parmi ces rencontres qui irradient tout le film l'une est hallucinante. Gai comme un pinson le sourire presque juvénile sur un visage de vieux monsieur Pham Xuan An conte sa double vie pendant la guerre du Vietnam de correspondant de Time Magazine... et de chef révolutionnaire espion de haut rang infiltré au coeur du dispositif américain. Ce face-à-face magnifique donne toute sa saveur au film qui évite les pièges du retour-au-pays-de-mon-enfance thème que le genre documentaire a maintes fois exploré avec moins de bonheur.